jeudi 12 avril 2018

Gabriel OROZCO, un plagiaire doué ? A la loupe...






La pratique photographique de Gabriel Orozco, indissociable de son travail de sculpteur, manifeste une insatiable curiosité de son regard sur les formes, les matières et l'"état des choses" en devenir. Quelquefois aussi, il crée des mises en scène et "sculpte" le lieu, avec de simples oranges disposées tels des repères spatiaux, sur un marché mexicain désert ("Crazy tourist), ou en différents endroits autour d'un grand musée new-yorkais.

En 1993, fidèle à son intérêt pour tous les types d'objets et matériaux, Orozco sillonne les rues et quais de New-York : il y trouve diverses choses abandonnées, des détritus de la ville (planches pourries, morceaux de plastiques...): dans une mise en scène élaborée, il établit une mise en résonance de la "skyline" new-yorkaise avec son installation, qui en "mime" la disposition de manière plutôt efficace ; jusqu'à la flaque d'eau qui répond à l'Hudson river sur la droite...


Gabriel OROZCO (né en 1962), Island Within an Island, 1993,. épreuve argentique à blanchiment de colorants, 40,6x50,8 cm, édition de 5, 1993.

 Si Orozco s'est approprié la photographie comme un "outil" d'enregistrement de ses installations ou mises en scène, il ne les considère pas moins comme des productions artistiques à part entière : le cadrage, la géométrie interne de chacun de ses clichés, révèlent une connaissance de la photographie plasticienne, notamment celle de la "straight photography" new-yorkaise (Stieglietz, Strand, Evans) ; Orozco, dont on connait la propension dans ses œuvres à tisser des liens très divers entre de multiples sources (Rodtchenko, Mondrian, Maciunas...), le fait de manière très subtile.
Il semble dans "Island within an island" qu'il se soit appuyé (non sans humour) sur un cliché pris par Henri Cartier-Bresson, pendant les 18 mois de son séjour à New-York, de 1946 à 1948, afin d'y préparer son exposition au Moma. Un cliché pris sur les quais d'Hoboken, face à la skyline, associe un premier plan très sculptural d'un ponton fait de pilotis en mauvais état, à la verticalité des gratte ciel en arrière plan : le même contraste de matière, d'échelle, que dans "island within an island" : Orozco, plagiaire ? Difficile à affirmer, mais le cliché a été vu par le mexicain, c'est certain. 


Henri CARTIER BRESSON : "New York city, Hoboken", 1947.


Cette ressemblance frappante n'est pas unique : certaines photos d'Orozco semblent suggérer une intrication de matières très différentes :  dans "Dog in Tlalapan" (1992), animal et minéral sont associés : le chien endormi, semble (par l'effet de modelé et d'ombre qui l'entoure), ne faire qu'un avec le rocher, évoquant ainsi un relief maya sculpté.

Gabriel OROZCO : "dog in Tlalapan", 1992
Ces "glissements" d'une matière à une autre, cette plasticité sculpturale suggérée par des cadrages serrés, on la retrouve presque 50 ans en arrière, dans les célèbres séries de clichés pris par Edward Weston à Punta Lobos en Californie : de la matière des bois flottés, à celle des vagues écumantes contrastant avec les roches, Weston crée des sortes de concentrés de matérialité abstraite, où l'érosion du temps (chère aussi à Gabriel Orozco !) prend toute sa signification. Ses deux versions de "Pélican mort" (1944) sont à ce titre à ce titre très éloquentes...































vendredi 6 avril 2018

CARTES POSTALES : Ciao Cagnes, Bonjour Bologna !

    ELEVES ITALIENS à Renoir : la fabrique à souvenirs !


     A la fin du mois de mars, durant leur passage au lycée Renoir, deux groupes d’élèves italiens ont pu pratiquer les arts plastiques, en concevant avec leur correspondants une carte postale de la « costa azzura » : différents lieux et monuments leur ont été présentés, ils avaient visité certains musées (fondation Maeght, musée Picasso) : à partir de reproduction photographiques, les élèves ont produit de beaux collages, des images étonnantes, et très colorées, à l'image des murs ocres et jaune de "Nissa bella"...