dimanche 3 février 2019

Les terminales Arts plastiques à Paris

Voyage à Paris pour les TL1 Arts plastiques



14 élèves de terminale ont participé au voyage, du 29 janvier au 1er février : accompagnés par Mme Tomatis, nous étions bien décidés à braver le froid et la pluie...et même la neige qui nous a surpris dans la nuit de mardi à mercredi ! 




Après dépose de nos bagages, direction la fondation Cartier, beau "vaisseau de verre" dédié aux pratiques artistiques contemporaines : les élèves ont pu y découvrir une sélection de productions plastiques singulières toutes issues du continent sud américain : l'exposition "Géométries Sud" présente en effet des peintures, photographies, sculptures et installations très variées, de plasticiens travaillant de l'Amérique centrale à la Terre de Feu : un point commun, l'omniprésence de maillages et constructions géométriques dans leurs productions ; l'art sud-américain actuel emprunte tout autant aux avant-gardes plasticiennes du début du XXè siècle (cubisme, abstraction) qu'à leurs ancêtres incas, mayas : prédominance de couleurs flamboyantes en aplats, compositions labyrinthiques et abstraites, constructions spatiales qui évoquent tant les "contre-reliefs" constructivistes de Tatline (Russie) que les temples mayas...Ainsi les photographies de façades de la brésilienne Anna Mariani, qui par un cadrage savamment dosé, font de simples façades de véritables tableaux abstraits.

Anna MARIANI : séries "Facades" (photographise argentiques, 1973-86).




Ou celles de Pablo Lopez-Luz, qui témoignent de réminiscences ethniques sur des peintures murales en trompe-l'œil dans sa série "Néo-inca" :

Pablo LOPEZ-LUZ : photographie numérique, tirage jet d'encre sur papier, série Néo-Inca "Néo Inca Pisac Peru", LVIII3 2015
D'autres productions plus baroques et encore très colorées témoignent de manière variée du passé colonial du continent sud-américain : chez Beatriz MILHAZES, l'empreinte chrétienne revêt des habits polychromes, évoquant la fête, les carnavals et le baroque dit "colonial".

Beatriz MILHAZES : "Sao Cosmo y Sao Damiano", acrylique sur toile, 2014.
  Deux compositions picturales monumentales de Luis ZERBINI résumaient aussi de manière très efficace la rencontre entre les civilisations afro-indiennes (Brésil) et l'apport européen hispanique et portugais.


Luis ZERBINI : "A primeira missa",  acrylique sur toile , 2014.
"Clou" de l'exposition, une immense salle aménagée près de l'entrée du musée, et copie (presque) conforme d'une grande salle de spectacle de l'atypique Freddy MAMANI : cet architecte bolivien, qui se revendique avant tout "artiste", crée d'extraordinaires villas urbaines, qui associent de larges motifs décoratifs abstraits à d'immenses baies vitrées polychromes. Le style amérindien et précolombien issu du tissage Aymara, de la céramique, y est célébré dans des espaces architecturaux polychromes énergiques, qui tiennent autant de la sculpture et du design que de l'architecture.

   


Après une nuit de repos au centre Ravel, nous voilà repartis pour une journée dense : le matin, nous avons découvert à pied le centre historique de Paris (hôtel de Ville, Ile-Saint Louis et cathédrale Notre-Dame, cour carrée et pyramide du musée du Louvre) puis enfin le Palais Royal, où nous nous sommes arrêtés devant le "double plateau" (1986) de Daniel BUREN. L'occasion d'observer l'obsédant motif de la bande noire de 8,7 cm de large, "signe" plastique choisi par Buren alors qu'il n'était qu'une des 4 initiales du collectif B.M.P.T. en 1967...

Daniel BUREN : "le double plateau", intervention in-situ, Palais Royal, 1986.
 
Accès interdit à l'œuvre...après l'épisode neigeux !
Après le repas, un petit tour par les grands boulevards haussmanniens (façades et  portes somptueuses) et leurs passages couverts, puis une visite éclair au magasin du Printemps et à sa somptueuse verrière Art Déco (1923) du maitre verrier Georges Wybo : magique !






L'après-midi était consacré à la visite approfondie du musée Rodin (l'un de ses 3 ateliers), sculpteur dont l'œuvre prolifique est encore au programme de spécialité pour le bac 2019 ; la visite a permis aux élèves de redécouvrir in-situ la plupart des œuvres abordées en cours. La galerie adjacente au musée présentait aussi un ensemble très imposant de dessins de nus, découpés mais non collés par Rodin à sa mort. Plus de 10000 productions graphiques sont répertoriées chez cet infatigable observateur des mouvements du corps...

Auguste RODIN : étude pour la "porte de l'enfer", plâtre, 1890.








 
Auguste RODIN : "le sommeil" (version préparatoire de 1890-94 à droite, et exécution en marbre de 1895)

Après le musée Rodin, nous n'avons pas boudé notre plaisir (touristique) en assistant à un lever des illuminations sur la "bergère" de métal, chère à Guillaume Apollinaire : la tour Eiffel, majestueuse même sous une pluie glaciale, se dressait face à nous. Un détour rapide par le palais de Tokyo, et l'entrée de la cité de l'architecture et du patrimoine, puis métro : enfin ! La fatigue était là...