dimanche 28 janvier 2018

VIRTUAL STREET ART Seconde Arts Visuels



 VIRTUAL STREET-ART 


Grotte de Lascaux IV, aurochs dont les formes utilisent les volumes des parois.

Des premiers signes tracés dans l'argile humide par nos ancêtres sur les parois de grottes aux titanesques "chantiers"de Street-art de BLU ou JR, recouvrant des pans entiers de villes de collages géants ou d'hectolitres de peinture, il reste une obsession, une envie identique : se confronter directement à un support, à la matière, jouer avec l'espace, les volumes du lieu.

JR : "Women are heroes" (film et intervention murale, collage de photographies des femmes habitantes de la favela, Rio de Janeiro
 
BLU : peinture urbaine, Buenos Aires

Les interventions illusionnistes de Georges ROUSSE ont été analysées : organiser un point de vue et fabriquer une image, en se jouant des volumes, masses, plans (horizontaux, verticaux) du lieu, telle est la finalité et le défi que s'impose cet artiste exigeant. D'un surfaçage à la craie, à la peinture acrylique, en passant par des collages de stickers, l'espace initial est perturbé et (virtuellement) reconstruit par les interventions de l'artiste.
Lorsqu’il déniche un espace architectural potentiellement intéressant, Georges Rousse déambule longuement dans ce lieu, s’imprègne de son atmosphère, étudie la façon dont la lumière l’habite. Il fait des repérages, prend des notes et réalise des photos (polaroïds instantanés ou autres). Il esquisse des dessins (aquarelles) de l’espace sous différents angles. Il retourne si nécessaire dans le lieu, s'intéresse aux complexités de l'espace (embrasures, cloisons ouvertes, cages d'escalier, angles des pièces...) et choisit ensuite un endroit limité. Il détermine une forme puis un point de vue précis (souvent en hauteur) pour la chambre noire photographique sur son trépied (espace et cadrage de l’image) qu’il dispose dans le lieu.

 
L’espace choisi est ensuite nettoyé pour ne laisser apparaître que les lignes de l’architecture puis blanchi (hachuré à la craie). Un transparent est placé devant la chambre photographique puis, avec le noir total (ouvertures masquées) une projection de l’image du projet dans le lieu (avec un projecteur fixé rigoureusement au même emplacement) permet d’affiner le projet puis à ses assistants de prendre des repères dans la profondeur du lieu, sur les murs, sols et plafonds, de dessiner les formes envisagées (morcelées, déformées et étirée dans l’espace) puis de les recouvrir de craie, les peindre en aplats ou les découper, voire d’ajouter des cloisons ou des fragments de volumes géométriques en bois. 

Georges ROUSSE : "Metz" (photographie cibachrome, 1994
 Le résultat final, pris en photo, est construit selon le principe de l'anamorphose, une technique largement utilisée depuis des siècles, soit au sein de tableaux, soit en association avec des miroirs cylindriques : dans les 2 cas, il s'agir d'une image volontairement déformée, étirée, de façon à n'être visible que selon un certain point de vue du spectateur.

Georges ROUSSE : "Metz" (photographie cibachrome,1994

Les élèves étaient amenés à s'approprier par la photographie un espace urbain de leur choix, sans "qualités" plastiques particulières : l'absence de passants devait permettre de travailler directement sur un tirage de la photo, afin d'y projeter une intervention urbaine qui s'approprierait au mieux les formes et couleurs du lieu initial. Travaillant sur feuille A3, les élèves n'ont pas eu à gérer l'anamorphose, mais plutôt l'appropriation des formes et "accidents" plastiques du lieu : plaques d'égout, cadre de fenêtres, fissures dans les murs, carrelage au sol, affiches,...










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